Sauf quand je suis un aréna

de Frédérique Marseille

Les éditions de Ta Mère
Publié le 12 sept. 2022
176 pages
978-2-925110-42-2
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To-do du début de saison :

Demander à ma mère sa clef pour refaire des doubles de la porte principale Vérifier avec Mme Elizabeth qu’elle a retrouvé son box 10mm dans le garage Regarder au moins une fin d’après-midi dans les yeux, sans tomber Aller en ville racheter du bacon pour la semaine de relâche

Louer un stroboscope pour la soirée spaghetti (vérifier avec les parents que personne est épileptique) Défaire le nid que Merle s’est fait dans mes mains Demander au propriétaire des retraites Gaïa-mazing si je peux ranger mon coeur dans le sous-sol Inviter mon père à visiter l’aréna

Une propriétaire d’aréna essaie de passer au travers de l’hiver tout en recollant ses morceaux, entre les pratiques du spectacle de patin et le son des pics-bois, pendant qu’on retient notre souffle comme devant les triples axels et les doubles boucles piqués des patineurs à la télé. Sauf quand je suis un aréna, un livre qui se lit sur les bancs froids des estrades, un manteau sur le dos et une frite-sauce dans les mains.

Frédérique Marseille

Née en 1989 sur la Rive-Sud de Montréal, Frédérique Marseille a des parcours pêle-mêles. À une saison de terminer son bac en histoire de l’art à l’Université de Montréal en 2013, elle quitte le milieu universitaire pour démarrer sa première startup dans le domaine des technologies, soit la plateforme web Art Bang Bang. Dans les mêmes années, Frédérique travaille aussi comme guide touristique aux États-Unis pour finalement démarrer l’agence de voyages Nomadarts. En parallèle, elle devient la directrice artistique du 1001Fesses Project, une œuvre sur la diversité corporelle qu’elle réalise depuis 8 ans, en collaboration avec la photographe Emilie Mercier. En 2016, Frédérique quitte la ville de Montréal pour s’établir dans les Cantons-de-l’Est où elle démarre, dans le cadre d’une entreprise familiale, le centre d’escalade Backbone. Ses chemins sont multiples et les burnouts, ratoureux dans ses angles morts. Lire et écrire restent ses phares depuis l’enfance où, déjà, la mégalomanie côtoyait ses désirs de solitude.