Mélasse de fantaisie
de Francis Ouellette
Rue Poupart, Centre-Sud, décembre 1976. Un nouveau-né échappe aux bras inexpérimentés de sa mère et déboule les marches du bloc-appartement. Au moment de se fracasser le crâne, le temps s’arrête et se déplie tout à la fois : Francis entrevoit toute sa vie et entreprend de nous la raconter.
Guidé par Frigo, le sans-abri bien connu du boutte, l’auteur arpente les recoins et les souterrains de sa mémoire et d’un quartier infecté par la gangrène de feu le Faubourg à m’lasse.
Fresque tour à tour hilarante et troublante, Mélasse de fantaisie est constellé de personnages (réels) plus grands que nature, dont Ti-Crisse la blonde à Josette, Lil’ Mike le saxophoniste déchu et Raymonde, championne indisputée de berce-o-thon.
Or, si la faune exotique du quartier fascine, elle menace également. Laissé à lui-même, Francis tentera d’embrasser et d’esquiver la vie comme il peut.
Énéwé, comme il dit.
Quelque part entre La vie devant soi, la psycho-magie d’Alejandro Jodorowski et le cinéma opulent d’André Forcier, Mélasse de fantaisie est un récit gargantuesque truffé de morceaux de bravoure inoubliables.
Francis Ouellette vient du Faubourg à m’lasse de Montréal. Il y a vécu plusieurs vies avant d’atteindre 45 ans, en toute improbabilité. Il a essayé très fort de ne pas être auteur. Il a donc été loadeur de trucks, clown, père Noël de centre commercial, commis de club vidéo, agent de sécurité, éducateur en garderie, scénariste frustré de bande dessinée, poète raté, critique de cinéma mort à l’arrivée, pour finalement s’occuper (plutôt bien) de distribution de films avec la compagnie FunFilm. Il est aussi propriétaire d’un C-PTSD à temps plein. Il a remporté à deux reprises le prix de la création Radio-Canada dans la catégorie Récit, ce qui lui a donné le coup de pied au cul nécessaire pour écrire son premier roman.