Nafar

de Mathilde Chapuis

Liana Levi
Publié le 23 sept. 2019
156 pages
9791034901654
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Octobre, nuit noire. Un homme s’enfonce dans les bois, le coeur battant, le souffle court. Non loin, un fleuve gronde, attirant, dangereux. Côté turc, là où l’homme se cache, ce fleuve s’appelle Meriç ; sur l’autre rive, en Grèce, il se nomme Evros ; et plus loin, en Bulgarie, Maritza. Pour tous ceux qui veulent rejoindre clandestinement l’Europe, ce fleuve-frontière est le dernier obstacle avant la promesse d’une vie nouvelle. Car celui que l’on suit pas à pas dans cette traversée-épopée, son léger blouson de daim bleu pour seule cuirasse, est un nafar : un voyageur, en arabe classique, un sans droit, un migrant comme disent les médias. On ne connaîtra pas son nom, mais à travers le lien intime qui l’unit à la narratrice, son histoire se dessine par fragments : une jeunesse à Homs réprimée par la dictature, l’élan des printemps arabes, l’exil, les mois d’attente avant le « passage », les rêves de paysages calmes et blancs, de bibelots bien rangés dans une maison à soi, en Suède ou ailleurs.

Dans ce premier roman à l’écriture bouleversante d’émotion retenue, Mathilde Chapuis nous conduit au plus près des obsessions des exilés et de leurs proches.

Mathilde Chapuis

Mathilde Chapuis est née à Belfort en 1987. Elle a étudié la littérature à Strasbourg puis à Naples. Entre 2012 et 2015, elle a sillonné la Grèce, la Turquie et le Liban, puis s’est installée à Istanbul où elle a travaillé à l’Institut français. Depuis 2016, elle vit à Bruxelles où elle a enseigné le français à des primo-arrivants. Nafar, son premier roman, se nourrit d’une précieuse proximité avec des exilés syriens rencontrés en Turquie.

Crédit photo : Dyod Photography/Opale/Editions Liana Lévi