Fugitive parce que reine

de Violaine Huisman

Gallimard
Publié le 29 janv. 2018
245 pages
Acheter sur Les Libraires

« Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. Nos plaies elle les désinfectait à l’alcool à 90°, le Mercurochrome apparemment était pour les enfants gâtés. Et puis il y avait l’éther, dans ce flacon d’un bleu céruléen comme la sphère vespérale. Cette couleur était la sienne, cette profondeur du bleu sombre où se perd le coup de poing lancé contre Dieu. L’éther laissait des traces blanches sur la peau, semblables aux empreintes des drogues sur les lèvres gercées de maman. Aussi j’imaginais son visage recouvert d’un coton imbibé de ce produit quasi gazeux qui l’aurait plongée dans l’abîme de l’azur, là où la conscience, prise de vertige, s’aveugle et s’éteint. »

Ce premier roman raconte l’amour inconditionnel liant une mère à ses filles, malgré ses fêlures et sa maladie. Mais l’écriture poétique et sulfureuse de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d’une femme, une femme avant tout, qui n’a jamais cessé d’affirmer son droit à une vie rêvée, à la liberté.

« Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. »
Violaine Huisman

Violaine Huisman est née en 1979. Elle vit depuis vingt ans à New-York où elle a organisé de nombreux festivals et événements littéraires. Elle a aussi traduit plusieurs textes de l’américain dont La haine de la poésie de Ben Lerner. (Photo : © Beowulf Sheehan)